Cerbère, petit village frontalier des Pyrénées-Orientales, est souvent perçu à tort comme un simple lieu de passage. “Il n’y a rien à voir à Cerbère”, entend-on fréquemment, même à l’office de tourisme ! Combien de voyageurs pressés traversent cette commune sans s’arrêter, uniquement focalisés sur leur destination espagnole ? Cette perception hâtive cache pourtant une réalité bien différente…

Cerbère, surnommée la “Porte de France”, est un lieu où il fait bon s’arrêter, et pas seulement le temps de laisser la douane contrôler vos papiers ou de regarder la vue depuis le col des Balitres (même si je vous recommande de le faire). L’ancien poste-frontière, recouvert de graffitis, annonce la couleur : bienvenue dans un musée à ciel ouvert !

Un kaléidoscope d’art urbain

L’art s’y manifeste sous des formes variées : un vaste patrimoine architectural art déco, un tunnel entièrement graffé depuis 2007 et dont le contenu est sans cesse renouvelé au grès des passages entre la gare et la plage, des peintures murales signées par des artistes locaux et internationaux (Bulgarie, Pologne, Etats-Unis…), des restes de décors de tournage, des mots et autres indices d’une volonté de mettre en art l’espace public.

Ici les œuvres se font et se défont au fil de l’art et de l’araignée, souvent géante, dont un graffeur a recouvert nombre de parois mais aussi de peintures préexistantes. L’art urbain est par essence éphémère. Il faut aussi partir à la recherche des œuvres disparues, telle cette statue d’une transbordeuse d’oranges qui se serait volatilisée par une nuit de novembre 2019… Le village, plus habité qu’il n’y paraît, recèle de nombreux secrets que je vous invite à découvrir en déambulant avec moi dans ses tout aussi nombreux escaliers et ruelles.

Cerbère : Un nom qui défie l’interprétation

L’un des premiers mystères de Cerbère n’est autre que celui de l’origine étymologique de son nom. Vient-il du chien à trois têtes dessiné dans le Ribéral par David Gonzalez ? Cet enfant du pays a laissé son empreinte colorée sur les murs de la plage et des écoles, et même de la boîte à livres. À ses côtés, un Homer Simpson en tenue traditionnelle catalane, le tratge, fait peut-être référence au Homère qui décrit dans L’Illiade et l’Odyssée la capture du Cerbère par Hercule.

Vient-il du cerf auquel l’artiste Dorothée Clauss consacre sa superbe fresque Locus Cervaria – en latin, un lieu peuplé de cerfs – dans un coin d’escalier, après avoir dessiné trois crânes de chien au début du sentier qui grimpe vers la frontière ? Ou le village tient-il tout simplement son nom de la pierre sur laquelle s’est construit ce village aux confins de la Côte rocheuse ?

Entre mythes, tortues et créations artistiques…

Même la dernière œuvre en date ne fait pas exception. Si vous avez participé à notre jeu de pistes “Sur la route des tortues”, vous l’avez sûrement croisée dans les tunnels de Cerbère : une belle contribution de David Gonzalez à notre Semaine Mar i Munt d’automne spéciale tortues. Quel rapport avec Cerbère ? Figurez-vous que le mot tortue vient du latin tartaruca, “bête du Tartare” qui n’est autre, dans la mythologie grecque, qu’un synonyme des Enfers gardés par, voyons si vous avez bien suivi… et oui, le Cerbère.

À Cerbère, donc, les murs parlent, et si vous souhaitez écouter les histoires qu’ils ont à raconter, nos visites commentées reprennent dès le printemps. En attendant, vous pouvez découvrir en autonomie une dizaine des œuvres qui ponctuent le parcours en téléchargeant ici notre Défi Selfie spécial Street Art.
À vous de créer… Laissez parler l’artiste en vous et partagez-nous vos meilleures photos de Cerbère au fil de votre art !

Découvrez les trésors cachés de Cerbère !

Pendant la saison, partez à l’exploration de Cerbère avec Camille, qui vous fera explorer son village, un lieu bien plus riche qu’un simple point de passage. Chaque semaine, elle vous invite à plonger dans l’histoire fascinante de cet endroit tout en vous faisant découvrir le street art sous toutes ses formes.

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Camille

À propos de Camille

Créative et passionnée, Camille est conseillère en séjour à Cerbère, où elle guide les visiteurs à travers des découvertes comme le street art et la randonnée Retirada. Globe-trotteuse dans l’âme et amoureuse de l’écriture, elle aime explorer de nouvelles cultures. Elle anime également des ateliers à la Maison de l’Art Roman de Saint-André, où sa créativité fait merveille. Toujours pleine d’idées, Camille apporte une belle dose d’inspiration à l’équipe de l’Office de tourisme Pyrénées Méditerranée !

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